Auteurs, compositeurs, arrangeurs :
1. Soul Bossanova – Q. Jones / M. Myokoin * • 2. Just a gigolo – J. Bramer / L. Casucci / I. Caesar / J. Thomas • 3. Der Zug Um 7h30 – Traditionnel / la Boutifanfare • 4. Take the A-Train – B. Strayhorn / W. Fransen • 5. Hava Nagilah – Traditionnel / N. Taylor * • 6. La Strada – N. Rota / J. Darling * • 7. Sanctus – F. Schubert / J. Curnow ** • 8. Underground Coček – G. Bregovic / É. Baudimont • 9. St-James Infirmary – Traditionnel / Thomas * • 10. L’amour court… – É. Baudimont • 11. On n’est pas là pour se faire engueuler – B. Vian / É. Baudimont • 12. Caravan – D. Ellington / J. Tizol / N. Iwai * • 13. Kalasnjikov – G. Bregovic / P. Joniaux / É. Baudimont • 14. Shalom Alechem – Traditionnel / R. van der Velde * • 15. Flee as a bird / M. S. B. Dana / J. l’OEuf
* bidouillages : Éloi Baudimont
** bidouillages : Éloi Baudimont & Benoît Chantry
Qu’est-ce qui fait donc courir cette fanfare pour atteindre tant de panthéons ? Qu’a-t-elle commis pour devenir un privilège royal dans le gotha des grands moments? Comment a-t-elle pu déjà souffler 8515 bougies sur le fronton de ses anniversaires ? Où sont passés les fossoyeurs qui l’auraient fait taire à tout jamais pour des broutilles très orthodoxes ? Quand donc son chef a-t-il cousu ses bretelles rouges pour attacher tous les chapeaux de ses pupitres aux vols d’oiseaux de sa baguette magique ? Sa bouille, son air, sa dégaine sont un miracle à faire jouir. Elle mélange les âges, les dextérités. Elle mosaïque son répertoire, creusant d’abord parmi les imprévus, puisant parfois dans les incontournables. Son bugle est courbé, son violon s’étire, ses tambours chevauchent, ses cuivres racontent, ses fifres sourient. Son chanteur est aussi chauve que son humour décoiffe. Ses gosses apprennent, ses dames s’amusent, son village la couve, ses tournées l’éloignent, ses projets ne s’arrêtent pas. Quand elle piste l’espoir dans un cirque debout, elle dompte nos plaisirs et dresse nos oreilles. Dans les bras des kermesses, sa java fait la foire. Au milieu des rockers, elle passe le mur du son. Des jours pas comme les autres, elle marie ses amis dans des noces infernales et joue les Africaines avec un grand sorcier. “L’amour court…” n’est pas un titre vain. Il est frondeur cet amour, il a du coffre, du sens. Il est libre. Et quand la blague fuse entre deux tentatives, c’est une famille qui rit, un tuba qui ronfle, une bière qui saute, une fête qui s’allume. Les “Amis Réunis” le sont sans hésiter. La musique coule de source, vivante, joyeuse ou magnifiquement triste. Elle n’a pas son pareil, elle recommence toujours, sans forfaiture, sans ambages. Elle est à nous, on la prend dans les mains, on la savonne sur nos poils rebroussés, on nettoie sa fatigue, on s’envole amoureux, on est un carnaval, une fiesta, un moment suspendu. Cette Fanfare ! Quel poème ! Une douceur du dimanche, un voyage à deux pas, un grand soir, un bonbon, mieux, une bêtise. L’Amour tout court. Enfin.
M. Zo